L’histoire de cette course à débuté il y a trois ans. Au départ je voulais faire quelque chose pour mon fils, Alexandre, mais je ne savais pas quoi. Le déclic est venu d’un copain qui nous a fait une demande magnifique et que nous avons accepté. Etant un très bon coureur, il souhaitait s’engager sur une course qui dépassait tout ce qu’il avait fait comme course par le passé. Cette course, il voulait la faire avec notre fils en photo sur son tee-shirt et un mot pour penser à lui pendant ces souffrances. Ce mot, il me demanda de l’écrire. Pendant que je réfléchissais à cette inscription qui allait accompagner mon fils tout autour du Mont-Blanc, certaines idées commençaient à germer. Puis vint le jour de la course et le suivit de son fantastique périple pour finir en apothéose à une magnifique 6ème place dans une course aussi relevée. Notre copain venait de faire quelque chose de fantastique pour notre fils parce qu’il n’avait jamais su nous dire ce qu’il ressentait durant sa maladie. C’était sa façon à lui de nous le dire.
Et moi, comment pouvais-je exprimer mes souffrances, le vide qui entourait la perte de notre fils. Etant aussi un coureur mais pas de la même trempe que mon pote, je me lançais un défi un peu comme le sien mais moins grand, du moins pour ce qui est du kilométrage et du dénivelé. Il est clair que ce défi était pour moi un grand défi car il était d’abord une façon de me prouver à moi-même que mes souffrances n’étaient rien à côté de celle qu’Alexandre avait enduré et puis c’était un défi pour fêter mes 40 ans. Je savais que de penser à lui durant les 42kms195 à parcourir, m’emmènerais vers mon but suprême : « être un finisher pour mon premier, et sans doute dernier, marathon. » C’est lui qui me porta durant tout le parcours et rien, si ce n’est une blessure et encore, ne pouvais m’empêcher d’aller au bout de mon rêve. Le temps ne comptait pas pour moi, seul le franchissement de la ligne me permettrait de passer un cap et de m’emmener vers la suite de mon projet. Cette ligne, je l’ai franchie avec ma fille car sur le dos de mon tee-shirt figurait un message pour ma fille et ma femme pour les remercier de me tenir en vie. Cette joie et cette peine en même temps, je les ai gardées pour moi car je n’avais pas l’impression d’avoir réalisé quelque chose de grand. J’avais juste voulu me prouver que mes souffrances n’avaient rien de comparable à celles qu’il avait enduré.
L’idée d’organiser une course avait germé depuis un petit moment. Mon pote m’avait informé qu’une course allait, peut-être, se créer et il m’avait demandé si je voulais qu’elle soit pour mon fils. Je n’avais pas voulu car au fond de moi, je voulais être l’organisateur de cette course, du début à la fin. Un projet, mon projet, que j’aurais pensé, mis en place, organisé et peut-être animé. Il me fallait juste du temps pour réfléchir à tout cela et surtout de pouvoir terminer les choses pour lesquelles je m’étais engagé. Pendant que l'idée germait, je reçu un coup de téléphone de mon pote. Les organisateurs du Trail du Gypaète voulaient associer leur course à une bonne cause. Ils me demandèrent si ils pouvaient s'associer à ELA. Encore une fois ce copain de longue date avait souffler mon nom dans leurs oreilles et il avait eu raison. J'ai pu découvrir une équipe fantastique sur cette superbe course qui fût une grande réussite et cela m'a donné encore plus envie de mener à bien ce projet. Une surprise m'attendait encore le jour de cette course. La sympathique équipe composée de:
Bertrand Mayol
et de Olivier Dubreuil
rendait hommage à mon fils et se battrait contre la maladie. Image magnifique de solidarité que j'aimerais voir tous les jours. Des moments comme ceux là resteront gravés dans nos mémoires. Le chaleureux acceuil de cette équipe qui c'est dévouée corps et âmes pour cette fantastique course et qui a réussi un pari fou. Cette année encore, le trail du Gypaète prendra son envol le 4 juin 2011. Faites un petit détour sur leur site, www.traildugypaete.com car il est vraiment très sympa.
Nous sommes donc au début de cette aventure et ce projet est entrain de naître et de prendre forme. L’idée de créer une course accessible à tout le monde et surtout de faire une course par équipe avec un enfant à pour but de faire prendre conscience aux gens que ces coups durs peuvent arriver à tout le monde. Rien ne laissait présager cette terrible maladie et du jour au lendemain cela vous tombe dessus. Aujourd’hui nous savons tous que sans les dons, les manifestations, les émissions de télévision et j’en passe, la recherche n’avancerait pas aussi vite. C’est grâce à vous que des enfants sont sauvés et c’est à nous, parents touchés par de tels drames, de vous faire découvrir l’envie de se surpasser pour une bonne cause. C’est aussi par des manifestations de se style que nous pouvons montrer aux enfants que la maladie est partout et qu’ils peuvent prêter leurs jambes, l’espace d’un après-midi, à des enfants qui ne peuvent plus marcher. Et puis cette course c’est aussi pour dire aux gens qui connaissaient Alexandre, que nous ne l’oublions pas et quand je dis cela c’est surtout à sa petite sœur Charlotte que je pense.
